Les Faverges défient les skieurs de randonnée
Vingt-cinq ans après avoir vu le jour sur les hauteurs de Crans-Montana et après une édition blanche due au Covid, la course de ski-alpinisme évolue pour satisfaire les habitués et résister à la concurrence. Le point de la situation à quelques semaines de son organisation.
Comme la Patrouille des Glaciers, le Défi des Faverges se court par équipes de trois. Cette configuration est appréciée des montagnards qui affectionnent l’esprit de la cordée. Mais les temps changent… Avec plus de vingt courses au calendrier, le nombre d’épreuves de ski-alpinisme en Suisse romande a littéralement explosé durant la dernière décennie. Ces nouvelles venues se pratiquent désormais en individuel ou en binômes pour correspondre aux exigences des compétitions internationales et nationales.
Les organisateurs du Défi des Faverges restent pourtant très attachés à la possibilité de courir à trois coéquipiers. Pour cette édition 2022, ils ont finalement opté pour une solution pragmatique. Les coureurs pourront s’élancer, à leur choix, à deux ou à trois. « Ouvrir la course aux 1patrouilles à deux permet d’attirer plus de monde. De plus, comme la Patrouille des Glaciers demande d’inscrire un quatrième coureur en réserve, c’est possible de s’entraîner ici en configuration PDG, avec deux fois deux binômes. C’est une nouveauté très appréciée. » Pour attirer de nouveaux participants tout en conservant l’esprit des débuts de la course créée en 1996, les organisateurs proposent également depuis 2018 un itinéraire plus accessible et plus court : l'Easy Défi.
PRÉOCCUPATIONS PRINCIPALES
La sécurité et la finance sont les deux grandes préoccupations du président du comité d’organisation. De nombreuses faces sont exposées au soleil, ce qui complique la gestion des avalanches au printemps. Durant tout l’hiver, le guide Vincent Bettler contrôle ces versants sensibles. Le parcours est choisi une semaine avant la course, en fonction des prévisions météorologiques. Une partie des bénévoles se rend alors sur le terrain pour installer les infrastructures permettant de sécuriser l’itinéraire.
Durant la course elle-même, un dispositif bien rodé est mis en place. Il fait appel à des guides affectés à des secteurs précis. « Nous avons aussi des médecins, des chiens d’avalanche et un hélicoptère, prêts à intervenir immédiatement. Si l’hélicoptère ne peut pas voler, un patrouilleur-secouriste de CMA ou un samaritain peut se rendre avec une luge sur le lieu d’un accident », souligne Xavier Robyr, président du comité d’organisation.
Pour 2022, sur un budget de 210 000 francs, la sécurité représente 38 000 francs. Les organisateurs bénéficient des soutiens de l’Association des communes de Crans-Montana, de la Commission des sports de Crans-Montana, ainsi que du Fonds du sport du Valais. « Notre magazine du Défi des Faverges permet aussi aux commerçants, sociétés locales et sponsors de nous soutenir, précise Xavier Robyr. Le gros du montant, près de 140 000 francs, est assuré par les inscriptions. C’est pourquoi nous espérons faire le plein de participants cette année. »
Le 19 mars 2022, le Défi des Faverges offrira aux toujours plus nombreux adeptes de peaux de phoque l’effort et la difficulté technique qu’ils recherchent. Et tout cela dans un décor des plus majestueux.
Légende photo: Le Défi des Faverges n'a rien à envier aux plus grandes courses de ski-alpinisme des Alpes. ©Gérard Berthoud
Le Défi des Faverges, une course dans l’air du temps
En 1996, trois amis créent le Défi des Faverges sur les hauteurs de Crans-Montana. Se déroulant tous les deux ans, cette épreuve de ski alpinisme s’adresse aux sportifs amateurs, mais avertis, qui veulent jauger leurs performances avant la reine des courses : la Patrouille des Glaciers. Dès l’origine, les équipes profitent de cette répétition générale pour tester leur matériel, ainsi que la cohésion au sein de leur groupe. L’itinéraire du Défi des Faverges est idéal. Il s’effectue dans un environnement alpin comprenant des passages aériens où le portage des skis est obligatoire. Le tracé est particulièrement exigeant. Il part de l’Aminona pour atteindre son point culminant au sommet du Grand-Bonvin, à près de 3000 mètres d’altitude. Après avoir parcouru 30 kilomètres et avalé un dénivelé positif de 2800 mètres, les skieurs de randonnée terminent le parcours en station, au Forum d’Ycoor.
En 2006, l’association de la course se rapproche du Club Alpin de Montana-Vermala et de son président Xavier Robyr, qui prend le relais de l’organisation. Pour sa deuxième édition à la tête de la course en 2010, Xavier Robyr est confronté aux difficultés inhérentes aux compétitions en montagne. «On a eu des conditions météo extrêmes, des trombes d’eau et un danger d’avalanche très élevé. Pour l’édition suivante, on a envisagé trois itinéraires différents à choisir en fonction de la météo et de la température.» Fort de ces nouveaux itinéraires, la tenue d’une course est pratiquement garantie, quel que soit le temps qu’il fait.
Retour en images sur une précédente édition avec les images du photographe Gérard Berthoud