Contre la pénurie d'eau, Crans-Montana agit
Les impressionnants travaux de rehaussement de la digue du lac de Chermignon marquent une pause hivernale. À l’issue du chantier fin 2024, le volume d’eau stockée sera doublé. Pour l’heure, le lac est remis en eau, notamment pour alimenter les canons à neige.
En cette matinée d’octobre 2023, ils sont une vingtaine de représentants des autorités communales et bourgeoisiales de la région, ainsi que des techniciens à se retrouver à Plans-Mayens lors d’une pause hivernale du chantier. S’adressant aux participants, le président de la commune de Crans-Montana Nicolas Féraud remercie les entreprises travaillant sur cet imposant projet, devisé à neuf millions de francs : «L’eau est névralgique pour nos communes. Réduire le risque de pénurie passe par une bonne gestion.» Au milieu du lac de Chermignon encore presque vide, le remplissage a commencé. L’eau se déverse abondamment par les ouvertures d’une tour en béton qui trône au milieu de la dépression. Yves Rey, l’ingénieur en charge de la réalisation, détaille : «L’eau nous arrive du bassin versant de l’Ertense du torrent du Bruellan et du barrage de Tseuzier. Elle est ensuite distribuée pour les besoins de l’agriculture, du golf, des canons à neige et de l’eau potable. Une partie de ces eaux est également turbinée.»
UNE RESSOURCE PRÉCIEUSE
Pour l’heure, la priorité est de constituer des réserves pour l’hiver à venir. Suivant l’abondance des pluies, le lac mettra entre quelques jours et plusieurs semaines avant de retrouver le volume attendu de 135 000 m3. À l’automne 2024, lorsque l’ensemble des travaux seront réalisés, la digue aura été élargie à sa base, ainsi qu’à sa couronne pour résister à la pression. Ce renforcement et l’étanchéité du fond du lac ont été imposés par l’Office fédéral de l’énergie. L’ouvrage aura également été rehaussé de six mètres, portant la capacité définitive du lac à 300 000 m 3.
L’histoire du lac de Chermignon témoigne des enjeux liés à la gestion de l’eau, sur un territoire agricole et touristique. En 1946, le tunnel du Mont-Lachaux avait été construit pour subvenir à l’augmentation des besoins. En 1971, la construction de la retenue est venue compléter le dispositif. Aujourd’hui, c’est le changement climatique et les contraintes environnementales qui imposent ces nouveaux travaux, accompagnés par une gestion raisonnée et responsable de cette précieuse ressource.