Accueil des petits, un « must » réussi

Répondre aux besoins des parents en proposant des crèches adaptées pour leurs enfants est une obligation légale et un réel atout pour les communes. À Crans-Montana, le travail entrepris porte ses fruits avec une offre diversifiée et plusieurs projets bientôt concrétisés. Une stratégie dynamique pour anticiper les demandes des familles et leur donner envie de vivre dans la région en toute saison.

Comme tous les lundis et jeudis, Anne Barras amène ses filles Edith, 4 ans, et Cécile, 2 ans, à la crèche Croc’Soleil à Chermignon. Pour cette logopédiste installée avec sa famille à Ollon, disposer de places en crèche était un prérequis pour exercer sereinement son activité professionnelle. « Je suis très satisfaite, la crèche correspond à mes attentes. J’apprécie particulièrement les échanges avec l’équipe pédagogique, sa souplesse et le fait que les petits aient tous les jours des activités en plein air », souligne celle qui attend un troisième enfant. Pour être sûre de décrocher une place, elle s’y est prise une année à l’avance. Il faut dire que « la demande augmente sans cesse pour tous les âges », confirme Jérémy Rausis, directeur de la Fondation Fleurs des Champs chargée de la gestion des structures d’accueil extrafamilial des enfants des communes de Crans-Montana, Icogne et Lens. Pour répondre aux attentes, un nouveau bâtiment a été construit à Chermignon, à côté de celui existant qui a été rénové, le tout pour un coût de 9,3 millions de francs et une vingtaine d’emplois supplémentaires à la clé. À l’ouverture de la nouvelle extension, au printemps 2024, le nombre de places en crèche bondira, passant de 46 à 113, dont 20 en nurserie. De quoi combler un manque dans l’accueil des petits de 4 à 14 mois, et – via le principe des vases communiquants – donner de l’air aux deux autres crèches communales : Fleurs des Champs (86 places) et Croc’Montagne (26  places).

CASCADE D’OPPORTUNITÉS

En prenant soin des petits, Crans-Montana se conforme à la loi cantonale en faveur de la jeunesse entrée en vigueur en 2000 qui contraint les communes à répondre aux besoins de places d’accueil extrafamilial.  Elle répond aussi aux intérêts cruciaux d’une ville à la montagne : « Avant de choisir un lieu de vie, une des premières questions que se pose une famille est de savoir si l’offre en crèches et en écoles répond à ses besoins », rappelle Marielle Clivaz, conseillère communale responsable du dicastère Formation, jeunesse, santé et social. Et si la réponse est oui, c’est alors toute une cascade  d’opportunités pour la destination qui gagnera en population locale, en touristes quatre saisons, en emplois, en animations et qui portera haut son label Destination Famille décroché en 2016 déjà.

« UNE RÉVÉLATION POUR NOUS »

Gérer l’ensemble des structures d’accueil s’apparente à entretenir une mécanique de précision. Il faut détecter les besoins, les analyser, savoir anticiper sans s’emballer, agir sans surréagir. Il s’agit aussi de collaborer avec les autorités communales et le monde touristique qui font remonter besoins et desiderata. « Tout cela à la lumière de l’évolution sociétale, économique ou encore démographique, avec des familles monoparentales ou recomposées, des parents qui souhaitent tous deux travailler ou encore des grands-parents de plus en plus actifs et moins disponibles pour garder leurs petits-enfants », résume Jérémy Rausis.

En 2022 les communes ont complété leur offre avec Croc’Montagne, une crèche au cœur de la station qui propose une douzaine de places aux résidents et une quinzaine aux touristes. « En basse saison, elle est ouverte la semaine, et en haute saison également le week-end. Elle fonctionne très bien », se réjouit Jérémy Rausis. Ce n’est pas Diane Lagger qui le contredira. Établie à Zurich avec ses deux enfants et son mari chermignonard, elle vient très régulièrement à Crans-Montana. « Croc’Montagne a été une révélation pour nous. Nous y amenons notre fils aîné Augustin de 2 ans et demi. L’équipe pédagogique est adorable et compétente et la réservation par internet un vrai atout ! », s’enthousiasme-t-elle. « Désormais, nous privilégions Crans-Montana pour nos week-ends et vacances ; tout le monde y gagne. Plusieurs couples  d’amis ont été séduits par la formule, dont l’un réside à Londres et envisage même de venir travailler plusieurs mois en home office dans la station. » Le Haut-Plateau n’en a pas fini avec les Croc’ tant les besoins augmentent rapidement. Le dernier-né se prénomme Croc’Noisette (lire encadré).

Légende photo: Les crèches de la région de Crans-Montana séduisent autant les bambins que leurs parents grâce à la qualité des activités proposées et les compétences de l'équipe pédagogiques. Ici, l'éducatrice Marjorie Sueur avec des enfants fréquentant la crèche Croc'Montagne. ©Luciano Miglionico