Dans les coulisses de Sauvage
Aux côtés de la 6H du Centre scolaire intercommunal de Crans-Montana, plongée dans les secrets du nouveau film d’animation de Claude Barras. Une visite qui est aussi toute une aventure.
« La 6H, revenez ici ! », rassemble l’enseignante. Dans la zone industrielle de Martigny, la classe de Crans-Montana s’apprête à découvrir les coulisses de « Sauvages ! ». Un membre de l’équipe, sur le pas de la porte, leur résume l’intrigue. Cela parle de Kéria, une jeune fille, confrontée à la déforestation, qui adopte un bébé orang-outan. Le résumé dure environ cinq minutes avant cette conclusion : « Et c’est là que la vraie histoire commence ! » Mais pas la visite. Il y a un délai d’attente sur le parking. La maîtresse veille au grain. « C’est toujours un peu le stress, ces sorties. Les élèves qui aiment faire des bêtises testent les limites, mais là ils sont calmes. » Pour le moment, ils saluent des voitures qui passent. La 6H entre enfin. Elle découvre que « Sauvages ! » implique une quarantaine de personnes sur seize plateaux différents qui occupent près de 2500 m2.
Autour, il y a des bouts de décors. « Trop bien faits, les palmiers », dit une élève. « Il y a des lignes jaunes par terre, ce n’est pas pour rien ! », surveille toujours leur enseignante. Débute une démonstration passionnante de la technique « stop motion ». L’animateur utilise une marionnette de Kéria. Il lui bouge la main millimètre par millimètre. À chaque fois, il prend une photo. Il cale cette image sur la bande-son qui dit « Salut ! ». « Pourquoi Kéria est obligée de dire “ Salut ” ? », interroge Aaron, un garçon de la 6H. « Elle peut dire ce qu’elle veut ! », lui assure l’animateur. Tout se termine sur la projection d’un documentaire où le moindre secret technique est dévoilé. « Les garçons, on enlève les casquettes pour ceux qui sont derrière ! ». La conception de « Sauvages ! », au final, porte le message d’une sacrée école de patience. « Pour nous aussi ! », renvoie l’enseignante en rigolant et accompagnant la 6H qui s’engouffre dans le bus.
Légende photo : La 6H a assisté à une démonstration de la technique "stop motion" qui anime, image par image, les marionnettes de "Sauvage". Par jour, les techniciens fournissent 30 à 40 secondes utilisables pour un film qui va durer 70 minutes. ©Joël Cerutti