La reine des batailles

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Des goûts et des cultures

La reine des batailles

La Finale nationale de la race d’Hérens est organisée cette année par le syndicat d’élevage Lens-Icogne avec la région de Crans-Montana. Grande fierté, mais aussi une énorme responsabilité pour les organisateurs qui recherchent 600 bénévoles pour les aider.

«On nous a attribué cet événement en raison de notre expérience, de notre savoir-faire et de notre capacité d’organisation », lancent, en chœur, Mélanie Montani-Rey et David Bagnoud, les deux coprésidents. Le rendez-vous est de taille. Un comité de 17 personnes travaille d’arrache-pied pour monter l’arène, la logistique, le catering et trouver des fonds… pour un budget de 1,6 million de francs.
La commune de Lens – qui offre déjà son président ! – ne pouvait demeurer seule face à la masse de travail. On a donc fait appel aux forces de toute la région. Les trois communes du Haut-Plateau sont impliquées. Crans-Montana Tourisme & Congrès pour la promotion et Crans-Montana Exploitation pour la logistique prêtent leur concours. « Ce sera l’occasion de présenter les atouts et les produits du terroir (vins, fromages…) d’une destination qui compte une vingtaine d'encaveurs et pas moins de neuf alpages », souligne Mélanie Montani-Rey qui assure aussi, à l’année, la direction de la commission permanente de la Finale et du « Race d’Hérens Tour » qui chapeaute tous les combats.

Cette fête offre une importante visibilité sur place, et surtout par les retransmissions des combats à la télévision : plus de quatre heures de direct sur la RTS, sans oublier Canal9 et les autres images des TV étrangères. Campagne d’affichage nationale, espace VIP… La Finale nationale est devenue un « event » qui intéresse au-delà des frontières. Emblème du Valais, les lutteuses de la race d’Hérens sont un symbole de la tradition pastorale vivante de la Suisse.

ON CHERCHE DES BÉNÉVOLES

Un tel événement ne peut exister sans bénévoles. Montage des infrastructures, cantines, accueil, caisses, tombola, etc. nécessitent la collaboration de quelque 600 personnes prêtes à donner de leur temps. « Nous avons lancé un appel à nos sociétés locales pour qu’elles offrent des bras. Les sociétés qui mettent à disposition des bénévoles seront rémunérées. De quoi leur apporter un coup de pouce financier », précise David Bagnoud.

Le syndicat d’élevage Lens-Icogne compte sept éleveurs. Parmi eux, Pascal Cordonier qui, avec ses deux fils, est à la tête d’une importante exploitation qui se consacre essentiellement à la production de lait et de fromage. « Il faut bien gagner sa vie », explique-t-il. Et de souligner le dur engagement des paysans de montagne qui ne comptent pas leurs heures de travail. Les Cordonier possèdent une vingtaine d’hérens dont certaines bichonnées pour la lutte. Peut-on concilier production de lait et combativité des reines ? « Non, répond l’éleveur, le lait absorbe une grande énergie et réduit donc la vigueur de la vache. Or la masse musculaire et la puissance sont essentielles pour les combats. Nos reines sont préparées comme des athlètes ! »

Un domaine peut néanmoins conjuguer le lait et la corne. La famille Cordonier est un exemple puisqu’aux côtés des hérens, elle possède une trentaine de vaches laitières et gère quatre alpages dont celui bien connu de Mondralèche où pâturent 160 simmental durant l’été. De quoi produire 4800 pièces de fromage ! Pour se développer, le domaine s’est aussi diversifié : fromage de brebis, viande et commercialisation directe par le distributeur automatique de lait au cœur du village de Lens.

Les vaches et l’étable sont plutôt affaire d’hommes ? « Mais le milieu de l’élevage s’est féminisé », souligne Mélanie Montani-Rey, propriétaire de trois vaches d’Hérens, elle qui a hérité de la passion des combats de son père.

LE SECRET : LA CONFIANCE

Comment prépare-t-on une lutteuse ? Chacun a ses secrets. Il faut de l’exercice en sortant les bêtes tous les jours et bien sûr bien les nourrir pour leur donner du muscle. « Mais la vraie question tient dans la confiance que la reine dégage en entrant dans l’arène et son envie de se battre. Et cela demeure un mystère », répond Pascal Cordonier qui relève l’amour que les éleveurs ont pour leurs protégées. Quelle sera la « reine des reines » au soir de la Finale ? Mystère là aussi.

Plus d'infos: raceherenstour.ch

Légende photo : La fête sera belle les 7 et 8 mai prochains dans l’arène de Pra Bardy à Sion. Après deux éditions annulées de la Finale nationale, l’engouement des éleveurs de la race d’Hérens est à son comble. Celui du public et des médias tout autant : 15'000 spectateurs sont attendus. © Luciano Miglionico

  1. Reine et compagne
    Reine et compagne

    « Nashville », superbe reine et compagne pour Mélanie Montani-Rey. Familière de nos lutteuses, cette Lensarde est responsable de la structure « Race d’Hérens Tour ».

  2. Reine d'alpage
    Reine d'alpage

    Pascal Cordonier peut être fier de sa « Tulipe » qui fut reine de Corbyre. « L’alpage est le terrain de jeu naturel de nos vaches dont l’instinct de lutte est inné afin de brouter la meilleure herbe », explique cet éleveur dont les protégées ont décroché plusieurs titres de reines dans divers combats.

  3. Reine qualifiée
    Reine qualifiée

    « Terséphone », qualifiée pour la Finale nationale, parmi les reines de la catégorie primipare en compagnie de Michaël Cordonier.

FINALE NATIONALE DE LA RACE D’HÉRENS : TOUTE LA RÉGION À LA FÊTE

Événement printanier très attendu par les éleveurs et les amoureux de la race d’Hérens, la Finale nationale se déroulera à l’arène de Pra Bardy à Sion, les 7 et 8 mai. Pour le Haut-Plateau, la fête sera d’autant plus belle qu’elle est organisée cette année par le syndicat d’élevage Lens-Icogne avec la région de Crans-Montana.



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