Un habitué des premières
Président de l’Association World XR, expert des réalités virtuelles, mais aussi réalisateur et producteur de films de cinéma, Salar Shahna évolue avec aisance dans l’imaginaire tout en gardant bien les pieds sur terre.
Vous êtes l’initiateur du 1er Salon de voyage virtuel qui se termine le 18 avril à Crans-Montana. Un concept de bien-être digital dites-vous, n’est-ce pas une désignation antinomique ?
Le feedback ultrapositif des visiteurs accueillis au showroom de RayShaper prouve le contraire. à quelques jours de la fermeture du Salon, nous avons enregistré plus de 1 200 décollages sur le simulateur de réalité virtuelle Birdly qui permet de vivre l’expérience d’un oiseau survolant New York, Milan, Zurich ou le Jurassique. En Europe, le mélange des genres comme nous le pratiquons en combinant technologie, culture et business fait peur. Le potentiel en la matière est pourtant énorme.
Vous avez dû renoncer à organiser le World XR Forum deux ans de suite en raison de la crise du Covid. Comment envisagez-vous l’avenir ?
Nous souhaitons développer le World XR Forum, dont la prochaine édition est prévue en 2022, sur l’ensemble du territoire. En parallèle, nous travaillons à sa transformation digitale. Nous venons de déposer un projet en ce sens auprès du Canton et pour lequel nous espérons obtenir une subvention de 300 000 francs.
Intitulé « Transformation », ce projet s’articule autour de différents axes tous fortement liés à la destination…
Oui, car dès le début, Crans-Montana a cru en nous et aux possibilités des technologies immersives. Avec « Transformation », nous entendons renforcer notre implantation locale en investissant un espace dédié à la VR et accessible au grand public à l’année. Nous prévoyons d’organiser des conférences-débats mixant présence d’experts et diffusion en ligne sur le modèle des WXRChat proposés fin février avec l’appui de l’ACCM et des Rencontres de Crans-Montana, et de publier des livres World XR consacrés aux enjeux des réalités virtuelles. Enfin, nous avons élaboré tout un programme de séminaires de formation digitale et culturelle.
Les technologies immersives sont-elles synonymes de rêve ou de cauchemar pour l’humanité ?
Dans un monde où il est de plus en plus difficile de distinguer le réel du virtuel, je trouve indispensable de débattre des questions éthiques soulevées par les nouvelles technologies et de former les utilisateurs à leurs spécificités. Aussi fabuleuses soient-elles, elles doivent contribuer à libérer l’être humain et non pas à le soumettre.
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UNE TENDANCE MOBILE Assistant de poche, mon smartphone remplace de plus en plus l’ordinateur. Je l’utilise aussi pour capter des scènes de la vie, car l’image fait partie de moi depuis enfant. J’ai tâtonné avant de trouver la formation universitaire idéale à Annecy. Diplômé en Communication Hypermédia, je prépare un doctorat parallèlement à mes projets cinématographiques.
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HISTOIRE RÉVÉLATRICE Même si je reste attaché à l’image réelle, j’ai eu une révélation en testant pour la première fois un casque virtuel aux Journées de Soleure. Je présentais un projet transmédia lié à Ma vie de courgette en tant que producteur chez Rita Productions. Par la suite, j’ai rejoint le studio Apelab qui m’avait fait découvrir la VR et avec lequel j’ai beaucoup appris.
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PASSION SANS FIN Depuis l’âge de 3 ans, le cinéma me passionne. C’est mon refuge. J’ai deux projets de longs métrages, dont un film futuriste qui se situe en 2040 à Crans-Montana. La région possède un décor puissant sur le plan naturel, mais également graphique avec des lieux comme la Fondation Opale ou Chetzeron que j’aimerais porter à l’écran d’ici à deux ans.