Gookay : le local sur votre pas de porte
Lancée voici cinq mois depuis Chermignon-d’en-Haut, Gookay propose un efficace service de livraison. Rencontre avec son CEO fondateur qui compte bien développer et diversifier l’entreprise qu’il a créée de toutes pièces.
Une grande faim ? Depuis l’application ou le site gookay.ch, c’est parti pour une petite commande à votre restaurant préféré. Dès lors, l’acheminement de votre menu peut être suivi en temps réel après avoir confirmé votre adresse. Un dialogue est aussi possible avec le livreur. Le paiement ? Par carte, avec Twint ou cash. Simple comme processus ? « En fait, derrière chaque achat, il y a trois applications qui fonctionnent en parallèle : une pour le client, une autre pour les commerces et une dernière utilisée par les agents de livraison », renseigne Jordan Henry, CEO fondateur de Gookay.
Certaines aventures numériques (Apple, Google, Microsoft) débutent dans un garage. Celle de Gookay démarre dans un chalet, au centre de Chermignon-d’en-Haut, face à l’ancienne Poste. Henry, comme il préfère qu'on l'appelle, vous accueille à l’entrée. Il porte évidemment la tenue aux couleurs corporate de son entreprise. De même que les quelque trente personnes qui, depuis quatre mois, participent à son expansion. Sur une carte du Valais, Henry a punaisé les établissements qui collaborent avec Gookay. « Dans la région de Crans-Montana, il y en a une trentaine. Mais élargie à Sierre, Sion, Martigny ou le Chablais, cela monte à 140 », sourit Henry. Gookay croît et se multiplie à un tel point que son CEO a dû quitter ce chalet – où il cohabitait avec sa fraîche entreprise – et prendre un appartement à Crans-Montana. L’entretien se déroule dans son bureau qui était jadis sa chambre.
PIZZA INSPIRATION
Devant son ordinateur, Henry explique la genèse de Gookay née d’une frustration. « Voici deux ans, lors d’une soirée, j’ai voulu commander une dizaine de pizzas dans un restaurant de Crans-Montana. On m’a répondu qu’ils ne livraient pas à Chermignon parce que c’était trop loin. » Frustration = idée = solution. Henry se met à créer son application. « Je suis fier de cette réalisation conçue avec mes fonds propres et avec une équipe jeune et dynamique. »
Puis Henry se met en quête de partenaires. « Les débuts ont été assez durs, les gens ne comprenaient peut-être pas où étaient leurs avantages », dit-il. Jusqu’au moment où il persuade la famille Taillens de lui accorder sa confiance. « Ce sont des leaders d’opinion, du coup, c’est devenu plus facile ! »
Dès lors, le reste appartient à l’histoire récente. « Nous avons fait des tests entre août et octobre 2020. Puis nous avons vraiment démarré en novembre. » Le rodage se passe au mieux si l’on se base sur le 80 % des restaurants du Haut-Plateau qui utilisent aujourd’hui les services de Gookay. En mars 2021, l’équipe de 20 à 30 livreurs est mobilisée pour 300 à 400 commandes quotidiennes. Il s’agit de places fixes, mensualisées ou à l’heure. « C’est au choix. » Chaque jour, cette équipe écume les routes valaisannes de 7 h à 22 h.
SOLUTION ALTERNATIVE
Gookay connaît une expansion puissance P majuscule dans une période où les restaurants subissent les décisions sanitaires du Conseil fédéral. Qu’en sera-t-il lorsque le quotidien d’avant-pandémie reprendra ses droits ? « Je m’attends évidemment à un pic de redescente quand les établissements pourront à nouveau ouvrir. Mais ils garderont l’avantage de notre solution alternative, car ce type de service est très demandé. Je ne suis donc pas inquiet. »
Avec ses partenaires, Gookay a développé des offres ciblées comme des paniers de petits déjeuners ou des produits qui lui sont destinés en exclusivité. Récemment, Henry a encore noué des liens avec GastroValais. Il espère se diversifier avec une variante, un Gookay Taxi. Ah oui, Henry se montre décontracté et souvent rieur face à ses interlocuteurs. Il ne se prend pas pour le patron qu’il est. Il a 26 ans.
Légende photo: L'aventure de Gookay a démarré dans un chalet au centre de Chermignon-d'En-Haut. Après avoir connu un développement fulgurant dans le Valais francophone, la jeune et dynamique entreprise a le Haut-Valais dans son collimateur. ©Luciano Miglionico