La vie dans les jardins

La vie dans les jardins

Des goûts et des cultures

La vie dans les jardins

Bon pour la santé, le moral et l’environnement, le jardinage est bien plus qu’un passe-temps. Illustration à travers quatre exemples, de Lens à Mollens, en compagnie de spécialistes et d’amateurs enthousiastes

La vie a repris dans les jardins. Dans notre région aussi, les mains vertes s’activent pour faire pousser toutes sortes de légumes, fleurs, plantes et fruits. En mai dernier, à Lens, une soixantaine de participants ont ainsi suivi un atelier sur le thème de la biodiversité et du jardinage biologique dans les jardins du Louxe. Organisée par la Commune en collaboration avec la Fédération pour le développement durable (FDDM), l’activité a rencontré un tel succès qu’il a fallu bloquer les inscriptions et refuser du monde !

« Pendant longtemps, nous avons lutté contre les ravageurs, les maladies et tout ce que nous percevions comme nuisible. Aujourd’hui, beaucoup de personnes désirent mieux comprendre la nature et apprendre à faire avec. Pour leur propre santé, celle de l’environnement, et le plaisir de partager leurs expériences ! », remarque Éric Nanchen, directeur de la FDDM et habitant de Lens.
À l’heure de l’apéro, ils étaient encore nombreux à discuter et à solliciter l’avis des spécialistes Antoine Sierro et Frédéric Sanchez. Le premier, biologiste, a insisté sur l’importance de ménager la structure du sol, travaillée par des dizaines de milliers d’animaux microscopiques. Il a également présenté les insectes alliés du jardinier, comme la cétoine qui décompose les déchets du compost, les carabes qui s’attaquent aux ravageurs et les bourdons qui pollinisent les tomates. « Pour faire une place au hérisson, grand mangeur de limaces, pensez à aménager un tas de bois où il pourra se cacher ! »

Frédéric Sanchez, chargé de projets à la FDDM et viticulteur bio, a rappelé les principes d’une culture sans herbicides, sans pesticides ni engrais chimiques. Des méthodes naturelles existent pour assurer la fertilité du jardin et prévenir les maladies. Démonstration avec le purin d’orties qui favorise la vie du sol et la croissance des plantes : les participants ont pu emporter la recette et quelques décilitres de la mixture…

MOMENTS QUI FONT DU BIEN

À Montana-Village, à quelques pas de l’église, les parcelles mitoyennes de la route des Jardins sont également en effervescence. Christiane Robyr y cultive ses légumes depuis cinquante-sept ans. « On ne touche pas à mon jardin ! », avertit-elle en riant. Elle y tient à son lopin de terre et pas seulement pour les joies de la récolte. « C’est ma balade quotidienne et l’occasion de rencontrer du monde. Avec mes voisins, on parle de plantons, semis, pucerons. J’apprends beaucoup. Je viens tôt le matin, au chant des oiseaux, pour arroser, capionner. C’est un pur bonheur ! »

Bon pour le moral, le jardin ? Thierry Briguet confirme. C’est grâce au travail de la terre que le concierge de l’Hôtel Panorama à Mollens a trouvé sa reconversion professionnelle. « J’ai dû arrêter mon activité de ferblantier-couvreur à la suite d’un problème de santé. Je me suis mis à jardiner et cela m’a aidé à aller de l’avant. J’adore le contact avec la nature, voir les plantes pousser et me nourrir des fruits récoltés. »

Grâce à son expérience, il a aujourd’hui carte blanche pour cultiver les zones de plantations du nouvel aménagement extérieur de l’hôtel. Un endroit où il fait bon se prélasser et cueillir des herbettes parfumées. Thierry Briguet se réjouit de jouer avec les couleurs, les senteurs et les variétés de ce jardin en devenir.

DU POTAGER À L’ASSIETTE

Dernier exemple à Cordona où Sandra Frily fait pousser tout ce dont elle a besoin pour mitonner les plats de sa buvette Le Petit Paradis. Une cuisine simple et raffinée, qui fait honneur aux produits de ses jardins cultivés à 1300 mètres d’altitude. « J’attache une importance particulière au plaisir des goûts et des saveurs. Je me verrais mal servir des légumes achetés en grande surface et des frites congelées. C’est un travail de longue haleine, qui demande beaucoup d’énergie et de patience, mais le résultat en vaut la peine ! »

  1. Jardin heureux
    Jardin heureux

    Christiane Robyr à Montana-Village : elle agende ses plantations selon le calendrier lunaire de l’Almanach. « Et ça marche ! J’ai toujours de très beaux légumes et de magnifiques tournesols. »

  2. Jardin romantique
    Jardin romantique

    Thierry Briguet à Mollens : il bichonne le nouveau jardin de l’Hôtel Panorama. Il y fait pousser des herbes pour les tisanes, boissons aromatiques et condiments, ainsi que des fleurs comestibles.

  3. Jardin gourmand
    Jardin gourmand

    Sandra Frily à Cordona : pour régaler les hôtes de sa buvette Le Petit Paradis, elle cultive cinq jardins potagers. Une partie de sa production lui permet de se nourrir l’hiver, pendant la fermeture. © Craviolini

 

Légende photo : L’atelier sur le jardinage biologique organisé récemment à Lens dans les jardins du Louxe a remporté un franc succès. De plus en plus d’habitants souhaitent cultiver leur potager dans le respect des cycles de la nature. ©Luciano Miglionico

LE BONHEUR EST DANS NOS JARDINS

Avec l’arrivée de beaux jours, les mains vertes se pressent dans les jardins alentour. En images, un aperçu d'une fructueuse récolte réalisée sur les terres du Haut-Plateau. Et en audio, les conseils pratiques de spécialistes.

Hanneton et cétoine : ne les confondez pas !

2022, une année à hannetons ! Les larves de ces ravageurs sont souvent confondues avec celles des cétoines. Alors que les premières nuisent, les secondes aident. Les explications du biologiste Antoine Sierro.

Tomates en jardin bio : comment prévenir les problèmes ?

Prévenir plutôt que guérir, c’est le slogan du jardin bio. Frédéric Sanchez, chargé de projets à la FDDM et viticulteur bio, donne quelques astuces pour s’assurer une bonne récolte de tomates en altitude.



ARTICLES CONNEXES