L’art de résoudre les casse-tête…

L’art de résoudre les casse-tête…

Des goûts et des cultures

L’art de résoudre les casse-tête…

Les 8 et 9 juin 2024, le Haut-Plateau accueille le plus grand rassemblement de fanfares, harmonies et brass bands du canton. L’organisation de la 27e Fête cantonale des musiques valaisannes monte progressivement en puissance. Et c’est un sacré défi !

Cette 27e Fête cantonale de musique à Crans-Montana, c’est du lourd. Depuis 2018, les pièces du puzzle se mettent en place et le secrétariat perçoit ce printemps une certaine accélération. « Oui, cela demande un tout petit peu de temps », sourit dans un doux euphémisme Gauthier Rey, secrétaire du comité.

Pour le moment, la Fête lui grignote un jour par semaine. Pour le moment… La réalité des chiffres pourrait donner un tournis administratif. Les futures réjouissances mobilisent 75 sociétés, soit 3500 musiciens, 10 000 spectateurs attendus, 10 commissions qui se réunissent et un comité d’une dizaine de membres.

ADAPTER À LA GÉOGRAPHIE

Heureusement, il existe un solide filet de sécurité. « Nous avons la chance d’avoir un cahier des charges communiqué par l’Association cantonale des musiques valaisannes qui pose un cadre et qui nous aiguille dans les bonnes directions. Notre challenge est d’adapter ce qui nous est demandé à la géographie du Haut-Plateau », relève toujours Gauthier, une lueur confiante dans le regard avant d’ajouter : « Cela exige de la pluridisciplinarité autant en interne qu’en externe. L’expérience de Jean-Claude Savoy, notre président, nous est précieuse. Il est très investi, rapide dans ses retours, il donne des inputs. »

L’intéressé confirme l’ampleur et la complexité de l’événement. « À titre de comparaison, c’est quatre fois le volume d’une fête ordinaire. Les concours font que nous devons aussi composer un jury d’une trentaine de personnalités de niveau international. Et pour chacune des sociétés, il faut un guide », précise Jean-Claude Savoy. Le président commente avec malice et au vu de l’espace qu’occupe la fête dans son agenda : « Heureusement que j’ai du temps en tant que retraité ! »

Chaque personne impliquée dans l’événement en anticipe les qualités. Entrée en scène ici de Jacky Casas qui, en collaboration avec bien d’autres, se charge du secteur « communication ». « Cela a commencé, vers septembre 2022, avec l’instauration d’une charte graphique et d’un concours, lancé au sein de l’École de design et Haute école d’art (EDHEA), pour un logo. Il a fallu trancher parmi sept projets. Nous avons dès lors enchaîné avec l’élaboration d’un dossier destiné à démarcher des sponsors. L’objectif financier se monte à un demi-million », détaille Jacky Casas. Qui, dans la foulée, s’est mis à construire le site de la 27e Fête cantonale et à ouvrir des pages sur les réseaux sociaux. Via ces supports circulent de précieuses infos quant aux dates, heures et lieux où les sociétés devront se produire. Entre Lens, Chermignon, Montana-Village et Crans-Montana, bonjour le casse-tête ! « Il faut placer les concerts pour que rien ne se chevauche. Des directeurs peuvent être au pupitre pour des sociétés différentes. Voire des musiciens qui jouent dans plusieurs formations ! » Un fichier Excel, géré par Yves Rey, n’est pas de trop pour éviter des télescopages inappropriés.

Fédérer les participants

Samuel Emery se retrouve, lui, à rassembler cinq chorales du Haut-Plateau pour la Missa Katharina, de Jacob de Haan la pièce inaugurale de la Fête, le 2 juin. Il doit mobiliser entre 100 et 120 chanteurs. « Nous sommes parvenus à fédérer les gens afin d’avoir, depuis novembre 2023, une répétition mensuelle avec tout le monde. J'aime les contacts que de tels projets engendrent entre les chœurs, les chanteurs, les choristes et moi », observe-t-il.

Les organisateurs comptent sur la contagion du plaisir, car ils sollicitent l’appui de 400 « perles rares » à savoir des bénévoles chargés de recevoir, encadrer, entourer les personnes invitées dans la région. « Tout le monde est le bienvenu. Cela est une façon de vivre la fête et la musique dans le sens large du terme », commente Gauthier Rey.

Légende photo : L’Ancienne Cécilia (Chermignon), La Cécilia (Chermignon), Le Cor des Alpes (Montana-Village), L’Écho des Bois (Crans-Montana) et L’Édelweiss (Lens), cinq sociétés organisatrices pour une seule Fête cantonale, la 27e du nom. ©Chab

  1. En répétition
    En répétition

    Répétition en mars 2023 de la Missa Katharina de Jacob de Haan, une pièce choisie par Samuel Emery. Pour le directeur, elle devait être accessible à tous les chœurs afin d’entretenir l’enthousiasme autour de l’événement. ©Luciano Miglionico

     

  2. Sur les ondes
    Sur les ondes

    Pour présenter la Fête sous tous ses aspects, la 27e Fête cantonale sera au sommaire de la mythique émission Le Kiosque à Musiques, le samedi 20 avril 2023, sur les ondes de La Première. ©Luciano Miglionico

  3. En recherche
    En recherche

    Les sociétés doivent être guidées et encadrées au mieux dès leur arrivéee sur le Haut-Plateau. Afin que la partition se déroule sans fausse note, des bénévoles sont recherchés par les organisateurs. ©Luciano Miglionico

Des partitions qui ont roulé comme du papier à musique

Cela s’est déroulé avec la vitesse du foehn qui soufflait sur le Haut-Plateau ce samedi 30 mars 2024. À une cadence ébouriffante, entre 9 et 10 heures, à la salle polyvalente de Martelles (Chermignon-d’en-Bas), toutes les partitions ont été distribuées. Les personnes représentant les 75 fanfares inscrites à la 27e Fête cantonale des musiques ont découvert les pièces imposées, celles qu’elles devront interpréter les 8 et 9 juin.

Les organisateurs y ont glissé leurs notes particulières, car il s’agit de créations originales. Des pièces qui seront donc jouées pour la première fois. Les fanfares ont juste quelques semaines pour en assimiler toutes les nuances.

À part ces pièces imposées, les sociétés participantes devaient aussi apporter physiquement la partition « du morceau de libre choix ». Le règlement se montre des plus méticuleux à ce sujet. Les organisateurs attendent « trois partitions directrices ou conducteurs détaillés (partitions originales – les photocopies seront refusées) du morceau de libre choix et trois partitions directrices de la marche ; les mesures doivent être numérotées sur toutes les partitions. » Une légère dérogation à ces impératifs ! « Nous avons permis à deux sociétés de Suisse allemande de nous envoyer les documents par La Poste », dit Jean-Claude Savoy, président du comité d’organisation.

Aucun couac ce samedi 30 mars, une fluidité qui a caché comme d’habitude un travail de bénédictin en amont. « C’est de la folie, mais cela donne, en contrepartie, tellement de plaisir », résume Jérémie Rey, autre membre du comité.



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