Covid-19 :  une collaboration  efficace

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Covid-19 : une collaboration efficace

L’Association des communes de Crans-Montana, le Laboratoire Salamin et Summit Clinic ont uni leurs forces pour mettre sur pied un drive-in dédié au dépistage du coronavirus. Proposés depuis décembre dernier, ces tests en continu devraient se poursuivre jusqu’à la fin de la saison d’hiver. Premier bilan en trois instantanés d’une initiative réussie et rare en station.

Un vendredi de janvier au bas du Centre de Congrès Le Régent, un drive-in très particulier ne connaît aucun répit. Les voitures ont suivi les panneaux orange qui indiquent « Test Covid ». Arrivés à destination, leurs conducteurs attendent leur tour. Il y a des plaques italiennes, bernoises, argoviennes. Avant de passer au vif du sujet, il faut remplir une feuille A4 administrative qui recueille les coordonnées.

Le frottis nasopharyngé est effectué sans quitter le siège du véhicule. « Regardez l’horizon », demande-t-on avant d’introduire dans la narine droite l’impressionnant coton-tige. Cela prend quelques secondes désagréables, mais pas douloureuses. Lorsque leur nez est dégagé de ce corps étranger, en réflexe, chacun manifeste une moue de répulsion. Un rire libérateur termine l’épreuve.

Chloé Bonvin, assistante médicale, s’occupe aussi de celles et ceux qui arrivent à pied au drive-in. Ils s’assoient sur une chaise en plastique, proche d’un parasol chauffant et électrique. Ensuite, c’est une simple question de temps et de rapidité. Le test Covid-19 se décline en trois vitesses : la version rapide (15 minutes) avec un SMS à la clé, la PCR (Polymerase Chain Reaction, 24 heures) et la PCR rapide (2-3 heures). Cela dépend des certificats requis pour franchir la frontière avec des attestations officielles de sa bonne santé.

Présente depuis 8 heures le matin, Chloé est protégée par une visière, un masque transparent et une tenue verte qui enrobe ses habits civils. Ces différentes couches lui permettent de se prémunir du virus, de lutter contre le froid qui mord. Elles favorisent, au passage, la buée sur ses lunettes ! Elle doit sans cesse les essuyer pour mener à bien ses diverses missions : le test, première phase, puis l’envoi des échantillons au Laboratoire Salamin à Sierre.

EN FLUX CONTINU

« Nous avions déjà mis en place une structure identique à Sierre. Cette expérience a bénéficié à l’Association des communes de Crans-Montana qui nous a mandatés pour ce drive-in », résume Christelle Steiger, directrice médicale au Laboratoire Salamin qui prend en charge les PCR. Le personnel comme les divers appareils ont été mis à rude épreuve. « Les deux ou trois premiers jours ont été assez calmes. Ensuite, cela a été en flux continu. Nous avons eu une moyenne de 120 à 150 tests par jour. » C’est beaucoup ? Oui et non. « En octobre, au départ de la deuxième vague, nous en étions à 350. » Le mandat de l’ACCM porte jusqu’à la fin de la saison. Il y aura des creux, des piques et peut-être des prolongations. « Tout est possible, cela dépendra beaucoup des vaccinations », remarque Christelle Steiger. Il pourrait donc y avoir des rallonges sur l’agenda des 4-5 personnes engagées sur place par le Laboratoire Salamin et Summit Clinic.

ENGAGEMENT SANS FAILLE

« Il n’y a pas beaucoup de stations qui mettent en place une telle structure. Cette excellente idée rassure tout le monde. Elle permet un accès immédiat à ces tests, pour rentrer dans un pays sans quarantaine. C’est un petit luxe », indique le Dr Philippe Magistretti, dans son bureau de Crans-Montana à Summit Clinic. Il juge la collaboration entre son établissement, l’ACCM et le Laboratoire Salamin « sans faille ». « Je dois relever l’engagement fantastique des employés communaux. Vous téléphonez pour une question d’infrastructure, un quart d’heure plus tard, c’est fait ! »

Il reste à ausculter les chiffres et les statistiques. « Sur les six premiers tests effectués, il y en avait trois de positifs, je dois vous avouer que cela nous a donné des cheveux blancs. » Puis, la situation s’est stabilisée autour de 6 à 8 % de cas positifs avant les fêtes. Elle est ensuite montée à 25 % après Noël. Quant à la provenance des personnes, elle traduit « la représentation des résidents à cette époque de l’année ». Soit un tiers d’habitants sur la station et deux tiers de touristes. Et les cas positifs étaient équitablement répartis dans ces deux tranches. Dans une situation sans cesse chamboulée, la constance du travail réalisé au drive-in ouvre la voie vers un printemps où l’on espère la pandémie progressivement maîtrisée…

  1. L'équipe du drive-in de Crans-Montana fait preuve d'un fort engagement. Débutée le lundi 11 janvier en Valais, la vaccination dans les cabinets médicaux devrait alléger progressivement son travail.

  2. Le drive-in comprend des containers, des bâches, deux files d’attente sur le parking du Régent. Le concept a été posé par le Laboratoire Salamin au printemps 2020.

     

  3. Le Laboratoire Salamin, à Sierre, a investi dans des machines issues de la dernière génération pour réaliser les tests PCR.

Légende photo : En station, le long des files d’attente, il y a une autorégulation. Celles et ceux qui oublient les règles sont remis à l’ordre par leurs pairs. Ce qui a permis d’alléger le travail des Covid Angels et de la police durant les fêtes de fin d’année. © Luciano Miglionico

UN CONSTAT TRÈS POSITIF

Président de l’ACCM, Nicolas Féraud émet de son côté un constat plus que positif sur le drive-in du Régent. « C’est une excellente initiative qui était attendue par les hôtes de la station. Il s’agit d’une offre de base que nous nous devions de fournir pour leur permettre de rentrer chez eux l’esprit serein et avec tous les documents nécessaires. Le drive-in a aussi été passablement utilisé par nos citoyens. Il y a un sentiment rassurant de savoir que l’on est pris en charge dans une structure bien organisée et que l’on peut être fixé rapidement. L’équipe engagée s’est montrée franchement efficace dans des conditions pas toujours évidentes. Notamment lorsque, deux semaines durant, il fait entre –5 et –10 degrés. » Sur l’éventuelle prolongation, après la haute saison, Nicolas Féraud reste évidemment prudent. « Nous verrons après Pâques la situation générale, sans doute liée aux évolutions du variant anglais. »



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