Retrouver sa vitalité d’un coup de fourchette
À la suite d’ennuis de santé, Natalie Rey, infirmière de formation, a adopté l’alimentation dite « vivante ». Elle se consacre désormais à la promotion de cette cuisine végétale et crue, sans faire l’économie du plaisir ni de la créativité.
Dans son domicile de Flanthey, baigné de la lumière des vignes, des bocaux de légumes colorés s’alignent sur les étagères, à côté de touffes de graines germées. Chez Natalie Rey, nul emballage d’aliments préparés des grandes surfaces. La jeune femme ne jure que par l’alimentation vivante, dont les aliments phares sont les fruits et légumes, les légumineuses, les graines germées, les noix, les algues et la spiruline, ainsi que des aliments fermentés.
Infirmière de formation, Natalie a été éprouvée par des problèmes de santé qui l’ont tournée vers les médecines naturelles. « J’ai expérimenté, cherché pendant quelques années, puis j’ai découvert le jeûne. Cela m’a amenée à m’intéresser davantage à l’alimentation », explique-t-elle. Elle progresse « par étapes », commençant par devenir végétarienne, puis enlevant d’autres produits en raison d’intolérances.
Peu à peu, ses symptômes inflammatoires s’atténuent. D’autres disparaissent. Pour la Lensarde d’origine, c’est le déclic. Elle décide de se former dans le domaine de l’alimentation végétale et crue, en France et aux États-Unis. Elle explore spécialement l’alimentation dite « symbiotique », visant à équilibrer la flore intestinale, en suivant les enseignements de la doctoresse Marie-France Puyo-Lartigue, une référence dans ce domaine.
Puis, l’infirmière se mue en auto-entrepreneuse : en 2020, Natalie crée Miss Nature, son entreprise dédiée à promouvoir « un art de vivre et de soin en symbiose avec la nature ». « Je le transmets avec des ateliers de crusine [cuisine crue, ndlr], des coachings, des programmes de détox, des massages », décrit-elle.
BEAU ET BON
Séchage, pétrissage, trempage, germination, lactofermentation : Natalie enseigne en particulier les techniques pour préparer des plats sans jamais cuire à plus de 42 degrés – au-delà, affirme-t-elle, « les vitamines et les enzymes commencent à disparaître ».
Un tel régime n’est-il pas contraignant au pays des grillades et des raclettes ? « Les mentalités ont évolué, constate Natalie. Maintenant, les gens sont plus curieux et compréhensifs, surtout si c’est pour des raisons médicales. » Et le plaisir reste primordial. « C’est ce que je transmets dans mes cours, souligne la jeune femme en servant une tisane rose parsemée de pétales de fleurs. De nouvelles saveurs se créent, et quand un aliment vient du jardin, il a des saveurs et des couleurs authentiques. » Elle évoque des recettes de lasagnes ou de cheesecakes, ou encore des apéritifs revisités. Signe d’un plaisir visuel, l’esthétisme des plats est soigné. Retrouver sa vitalité, c’est aussi réveiller ses sens.
Natalie veille également à éviter les carences et renvoie vers un médecin si besoin. Elle défend une médecine intégrative qui réunit la médecine conventionnelle et les pratiques complémentaires. Son dernier projet en cours : des accompagnements à domicile, pour que les plus fragiles savourent aussi les bienfaits de la « crusine ».
Légende photo : Pour ses recettes – ici des rochers au cacao – Natalie Rey privilégie les produits bio et locaux. © Luciano Miglionico