Étoffer l’offre œnotouristique

Afin de maintenir l’activité agricole dans les communes du Haut-Plateau, les autorités s’impliquent en lançant un Projet de développement régional soutenu par la Confédération. Les animations agritouristiques devraient en profiter. À ce stade, les idées ne manquent pas. Exemple dans le secteur vitivinicole.

Dans le monde du vin comme dans celui du tourisme, il convient de faire preuve d’imagination et d’initiative pour prospérer. Lorsque ces deux secteurs cohabitent, l’œnotourisme s’impose comme une alliance évidente. C’est le cas pour les communes du Haut-Plateau.

Dans la région, l’œnotourisme existe en de multiples déclinaisons. Quelques exemples ? Les manifestations liées à la dégustation sont légion. On pense notamment au Temps du Cornalin qui vient de vivre sa 15^e édition, avec un succès jamais démenti, ou au Salon des Vins et Terroir dont les dates de la 4^e édition (mars 2020) sont déjà fixées. Et nos vins osent aussi les voyages pour séduire la clientèle alémanique à l’enseigne du Raclette Tour mis sur pied par Crans-Montana Tourisme & Congrès (voir encadré).

La région compte des lieux incontournables pour les amateurs de bons crus : la Maison des Cornalins (Château de Vaas) en est la pièce maîtresse qui allie à la dégustation une partie didactique. Et l’on n’oubliera pas les nombreuses initiatives émanant des entreprises locales qui ont parfois investi des montants conséquents pour recevoir dignement les amateurs de vins.

POUR TOUTE L’AGRICULTURE

Conscientes de l’importance de l’agriculture pour le développement de notre région, les autorités communales ont décidé de lancer un Projet de développement régional (PDR). Initiés et soutenus financièrement par la Confédération, ces projets visent à créer durablement de la valeur ajoutée dans le secteur agricole et à renforcer la collaboration entre l’agriculture et d’autres branches économiques.

« L’objectif premier consiste à maintenir des terres et un tissu agricoles sur nos communes », martèle Thibaud Beytrison, le conseiller communal de Crans-Montana responsable du groupe de travail. Agriculteurs, viticulteurs, représentants politiques se sont donc réunis dès octobre 2017 pour suivre le parcours de création « balisé par l’Office fédéral de l’agriculture », comme le rappelle François Parvex qui représente le SEREC, l’institut spécialisé mandaté par les communes pour appuyer la démarche.

TROIS PISTES PRINCIPALES

Aujourd’hui, les premières pistes de travail sont esquissées. En matière d’œnotourisme, la colonne vertébrale du projet se décline en trois volets. Le premier d’entre eux consiste à améliorer la signalétique des caves pour en faciliter l’accès , souligne François Parvex. Deuxième élément : la création d’un Chemin des pressoirs s’étirant à flanc de coteau, du Château de Villa à Sierre au Château de Vaas qui accueille la Maison des Cornalins. Nous voulons que les touristes se rapprochent des caves. Ce chemin couvrira toute la région , relève Thibaud Beytrison. Des bornes jalonnant le parcours permettront aux visiteurs d’accéder avec leur smartphone à de multiples renseignements : produits proposés, manifestations organisées, caractéristiques des cépages, etc. « Pour la partie promotionnelle, nous comptons sur les compétences de Crans-Montana Tourisme & Congrès. Rappelons que le PDR doit être un projet du monde agricole. Ce sont les paysans et les viticulteurs qui doivent le gérer, en déléguant des mandats à des intervenants choisis, CMTC dans ce cas », souligne François Parvex. Troisième idée-force du PDR : la création d’une Maison des vins et des terroirs destinée à promouvoir les produits régionaux, les vins, bien sûr, mais également de nombreuses autres richesses: herbes aromatiques, fromages, sirops, alcools divers… La localisation de ce temple du goût n’est pas encore arrêtée. Une série de projets plus locaux sont aussi au programme.

« Nous n’en sommes qu’à l’étape préliminaire. Il reste beaucoup de travail. Lorsqu’on connaîtra tous les projets PDRcompatibles, il faudra établir des modèles d’affaires. Mais je suis persuadé que nous avons de nombreux jeunes qui pourraient ainsi s’intéresser à l’activité agricole et relancer le secteur en reprenant des entreprises ou en en créant de nouvelles », conclut Thibaud Beytrison.

Légende photo : Exemple d’activité oenotouristique performante, Le Temps du Cornalin a fêté ses 15 ans d’existence le 14 septembre dernier. Plus d’une centaine de vins s’offraient à la dégustation. Les vieux cépages du Valais étaient spécialement à l’honneur. © Luciano Miglionico