
Premier combat de l’année pour les reines de l’arène
Premier combat de l’année pour les reines de l’arène
EN VIDÉO – Le 23 mars prochain, une centaine de lutteuses et quelque 2000 visiteurs sont attendus à Chermignon pour le 1er combat de reines de l’année mis sur sabot par le Syndicat de Chermignon-Montana. Rencontre avec Mathias Mudry, éleveur engagé et membre du comité d’organisation
Par leur combativité innée, les vaches d’Hérens illustrent toute la vivacité du patrimoine valaisan. Bien au-delà du spectacle, ces bêtes de caractère témoignent aussi de l’important travail accompli par les éleveurs pour pérenniser un héritage aussi précieux que fragile. Face à l’accumulation des difficultés à gérer au quotidien, nombreux sont ceux contraints de déclarer forfait.
Pour preuve, le premier combat de reines de l’année qui a lieu le 23 mars à Chermignon a été repris « à la corne levée » par le Syndicat de Chermignon-Montana. Le rendez-vous chermignonard figure au calendrier du « Race d’Hérens Tour 2025 », dont la Finale nationale se tiendra les 10 et 11 mai dans l’arène de Pra Bardy à Aproz. « Jamais, je n’aurais imaginé que ça demanderait autant de travail. Depuis plusieurs mois, on se voit toutes les deux semaines pour régler les autorisations, les inscriptions, l’intendance, les animations… », confirme Mathias Mudry du comité d’organisation.
TRAVAIL EXIGEANT
À Montana-Village, l’éleveur et sa famille bichonnent une cinquantaine de vaches d’Hérens et une grise rhétique pour le lait. Pas facile de combiner élevage, éducation des enfants et responsabilités professionnelles. Ce jour-là, Mathias a connu une courte nuit. Chef d’atelier aux remontées mécaniques de Crans-Montana, il a été mobilisé jusqu’au petit matin pour régler un problème technique sur une dameuse.
Qu’importe ! C’est tout sourire qu’avec sa femme Pauline, qui a mis entre parenthèses sa profession d’assistante socio-éducative pour le soutenir dans son activité, leurs deux fils et leur chienne Calie, ils reçoivent l’INFO à l’étable du Fiou. Le couple évoque son engagement pour le métier et se réjouit de l’enthousiasme dont fait déjà preuve l’aîné, Evan. « Moi, quand je venais sur l’exploitation de mon père, j’étais plus attiré par les machines. Lui, ce sont surtout les bêtes qu’il aime, » constate le papa avec fierté et tendresse.
POUR LE PLAISIR
Le 23 mars, Mathias Mudry mènera au combat Brigande, une belle de 750 kilos qui possède déjà un beau palmarès. Née le 26 novembre 2013, cette heureuse lutteuse surprise – sa mère n’ayant rien d’une combattante - entamera sa tournée d’adieu. Future retraitée, elle croisera les cornes si « elle le veut bien » soulignant ainsi la part d’imprévu inhérente à tout combat de reines. « On ne peut jamais forcer une vache à lutter », souligne l’éleveur.
C’est d’ailleurs davantage pour le plaisir de lui permettre de s’exprimer à domicile que pour la gloire d’un nouveau titre potentiel que Mathias accompagnera Brigande au combat qualificatif de Chermignon qui se déroulera à la place des Fougirs, dès 8h45. Fin février, 102 vaches étaient inscrites. Quant aux bénévoles, indispensables à la tenue d’une telle manifestation, ils ont également répondu présents malgré des agendas chargés. Mais plus que jamais, la réunion des forces de tous les acteurs de la branche s’impose comme une condition indispensable au maintien de cette riche tradition.
Plus d’infos : https://chermignon2025.ch/