De la vigne au trail, il n’y a qu’un pas

De la vigne au trail, il n’y a qu’un pas

Sports et loisirs

De la vigne au trail, il n’y a qu’un pas

Le vignoble et la montagne, voilà les deux passions d’Ismaël Bonvin. Le vigneron de Corin participera en septembre à la course Wildstrubel by UTMB, entre le Valais et le canton de Berne. Il revient sur sa préparation, qui commence déjà à travers son métier.

Une boucle de 113 km, 6600 mètres de dénivelé positif, en 30 heures maximum : pas de quoi effrayer Ismaël Bonvin, qui participe pour la deuxième fois à ce tour du massif du Wildstrubel, l’une des courses de l’UTMB World Series. Le Valaisan de 41 ans résume sa préparation avec une simplicité surprenante : « Je me balade ». « Je ne suis pas un grand trailer, ajoute-t-il, je n’aime pas ce mot, je suis plutôt amoureux de la montagne. »

Ces montagnes, il apprend dès son enfance à les parcourir dans un but sportif. « J’ai fait pour la première fois Sierre-Zinal à 7 ans, avec mon père. » Mais la course n’est pas une passion innée. « La première fois que je suis entré sur un terrain de foot, j’étais gardien car je ne comprenais pas le but de courir ! », se souvient-il. Le goût de la course à pied apparaît plus tard, vers ses 25 ans. Il accomplit d’abord le trail de Verbier, puis augmente progressivement les distances parcourues, de 60 à 170 km. Le véritable coup de cœur survient avec la vigne, qui est aussi une histoire de famille. En 2008, Ismaël reprend la cave Le Tambourin, à Corin, fondée par son père Marcel.

SOUTIEN FAMILIAL

Le métier de vigneron-encaveur constitue une aubaine pour le sportif, et réciproquement. « J’ai la chance de travailler à l’extérieur, explique Ismaël, donc j’emploie déjà les jambes pour aller à la vigne. Puis le vendredi, le week-end, le soir, je me balade aussi en montagne. » « Courir est important pour moi, poursuit-il, cela me permet de relâcher la pression du métier et de ne pas forcément dire oui à tous les apéros. J’ai aussi beaucoup d’idées relatives au travail qui viennent en courant. »

Dans sa préparation, le vigneron de Corin peut compter sur le soutien indéfectible de ses proches. « J’ai une femme incroyable, qui m’aide et me laisse partir pour l’entraînement, ce qui n’est pas facile, car j’ai aussi deux enfants. C’est une chance d’avoir une famille ouverte par rapport à cela », confie-t-il.

Ismaël Bonvin se réjouit de retrouver le 13 septembre prochain un parcours qu’il avait apprécié il y a deux ans. Départ de Crans-Montana, passage des cols de la Gemmi et du Rawyl, étapes bernoises, portion finale sur le bisse du Rho : « des paysages magnifiques », assure le coureur. D’ailleurs, son but est d’aller jusqu’au bout de la course tout en appréciant le décor naturel, plutôt que de rester focalisé sur le chronomètre. Il mise aussi sur les échanges avec les sportifs et les bénévoles, essentiels pour rester motivé et persévérant. « Ce n’est pas parce qu’on va discuter cinq minutes avec quelqu’un qu’on va perdre », estime-t-il.

Une fois la course achevée, Ismaël Bonvin n’aura guère le temps de souffler : ce sera la saison des vendanges. Et le montagnard compte aussi en préparer une autre, celle de la peau de phoque.

Plus d'infos : wildstrubel.utmb.world

Légende photo : Ismaël Bonvin à l’heure de l’entraînement sur les hauteurs de Crans-Montana, entre Cry d’Er et Chetzeron. © Luciano Miglionico



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