Des résidents fiers de leur terre d’adoption

Des résidents fiers de leur terre d’adoption

Avec vous

Des résidents fiers de leur terre d’adoption

Apprendre la langue, capter les codes locaux, se créer une vie sociale… Les travailleurs étrangers qui participent à l’économie de la station doivent relever de nombreux défis d’intégration. Grâce à leur regard neuf et à leur enthousiasme, ces résidents sont de précieux ambassadeurs pour Crans-Montana.

Sara Semedo et Luis da Veiga sont nés au Cap-Vert et se sont rencontrés durant leurs études à Lisbonne. Depuis deux ans, ils vivent avec leurs enfants à Montana-Village et travaillent dans la station, elle comme employée polyvalente dans un hôtel, lui comme aide-monteur électricien. « Le contexte économique ne nous permettait plus de vivre au Portugal, j’ai cherché du travail partout en Europe et c’est une entreprise de Crans-Montana qui m’a embauché », explique le père de famille, qui a vécu plus d’une année séparé des siens, le temps de s’assurer une situation stable. « Au début, je ne comprenais pas un mot de français. Quand les collègues rigolaient, je rigolais, sans savoir pourquoi », se souvient-il.

L’apprentissage de la langue constitue la première clé d’intégration et la condition pour obtenir un permis de séjour. Le jeune Ukrainien Nikita Liptuha, engagé depuis dix-huit mois dans un restaurant, s’y est consacré intensivement dès son arrivée. En plus des leçons collectives organisées par l’ACCM (lire encadré), il a investi dans des cours privés et s’entraîne via une application mobile. « C’est essentiel pour moi de pouvoir parler avec tout le monde. » La Macédonienne Tina Minoska Stefanoska a doublé la difficulté : engagée comme infirmière à la Clinique lucernoise, elle a dû s’atteler à la maîtrise de l’allemand avant de se mettre au français pour la vie quotidienne. « Ces cours sont aussi un lieu de rencontres et d’échanges, c’était un plaisir d’y aller deux fois par semaine. »

FAIRE LE PREMIER PAS

Si les occasions de côtoyer d’autres étrangers ne manquent pas, la socialisation avec les locaux est moins évidente, surtout hors du lieu de travail. « La seule famille avec laquelle nous avons sympathisé est ukrainienne, peut-être parce que nous avons le même niveau de français », sourit la Cap-Verdienne Sara.

Zoé Georgoulis, qui enseigne le français depuis une dizaine d’années à Crans-Montana, relève que cette impression est souvent évoquée par les nouveaux arrivants :

Les Suisses sont prudents et n’ouvrent pas facilement leur porte, mais dès qu’on arrive à les approcher, ils se montrent très chaleureux et solidaires.

Il faut donc faire le premier pas », explique-t-elle, citant l’exemple d’une Mexicaine de Flanthey, qui s’est fait des amis après avoir invité ses voisins à une cérémonie de bénédiction de sa maison.

Venue à Bluche il y a dix-huit ans pour rejoindre son mari cuisinier, la Japonaise Yoko Murai a mis du temps à s’intégrer. Surtout les premières années, lorsqu’elle était seule à la maison avec des enfants en bas âge. « J’adore faire des gâteaux et en offrir, cela m’a aidée à entrer en relation avec mes voisins. » Les cours de français, un emploi de femme de chambre et plus récemment, la participation à un groupe de gym lui ont donné accès à la vie sociale locale. « Un jour, on m’a sollicitée comme bénévole pour les Cartons du Cœur. C’était génial ! »

COMPRENDRE LA VIE LOCALE

La Macédonienne Tina qui joue du saxophone, a eu le réflexe de rejoindre les rangs de l’Écho des Bois et de faire de la gym à Mollens et à Randogne. « On buvait le thé après les cours avec des dames plus âgées, c’est comme cela que j’ai rencontré des gens du coin. »

La connaissance de la région et des services à la population est parfois une énigme pour celui qui débarque. « J’avais beau chercher les infos sur internet, je n’avais jamais les bons mots-clés pour trouver la bonne page », explique Sara, qui a pu compter sur sa patronne pour l’aiguiller sur les possibilités de garde d’enfants. « L’offre de loisirs et d’événements à Crans-Montana est impressionnante, mais il faut prendre le temps d’expliquer comment fonctionnent les informations pratiques », ajoute Zoé Georgoulis, qui a intégré une présentation à ce sujet dans ses cours.

Malgré les défis d’adaptation, nos interlocuteurs sont comblés par la qualité de vie qu’offre la région. Grâce à leur regard neuf et à leurs expériences positives, ils sont de formidables ambassadeurs de la destination. Le jeune Nikita n’en revient pas d’avoir autant de possibilités sportives à proximité et rêve de pouvoir rester pour s’investir dans le tourisme, tandis que Yoko salue le système scolaire et ses multiples passerelles. Sara et Luis n’ont pas fini de faire le tour des places de jeux et sont heureux d’offrir des moments en pleine nature à leurs enfants. Tina a acheté un appartement aux Briesses et continue de se former après avoir obtenu un poste d’infirmière-cheffe.« Crans-Montana n’a rien à envier aux grandes villes suisses. C’est plus beau, plus sûr et tout aussi dynamique. »

  1. Établie à Bluche, la Japonaise Yoko Murai a redécouvert les joies du travail comme femme de chambre, après avoir élevé ses enfants.

  2. Arrivée de Macédoine il y a neuf ans pour travailler à la Clinique lucernoise, Tina Minoska Stefanoska est aujourd’hui infirmière-cheffe.

  3. L’Ukrainien Nikita Liptuha, aide-cuisinier dans un restaurant, espère pouvoir rester à Crans-Montana et s’investir dans le tourisme local.

DES ACTIVITÉS POUR FACILITER L’INTÉGRATION

Environ un tiers de la population de la région est d’origine étrangère, avec plus de 100 nationalités représentées. La déléguée à l’intégration de l'Association des communes de Crans-Montana (ACCM), Florence De Ieso Salamin, a mis sur pied plusieurs activités pour aider les nouveaux arrivants à s’intégrer.

Les cours de français accueillent chaque année une centaine de participants, répartis dans 8 classes de niveaux différents, avec pour objectif de permettre à chacun de se débrouiller dans la vie quotidienne. Les plus avancés peuvent se perfectionner au sein des tables de discussion Tabl'a Bla Bla.

Pour se familiariser avec la région et la vie pratique, les cafés Tandem mettent en relation des personnes d’ici et d’ailleurs une fois par mois. Enfin, la déléguée de l’ACCM est à disposition pour des soutiens individuels.

Contact : integration@cransmontana.ch

 

Mon coin de paradis à Crans-Montana

Les personnes d’origine étrangère qui travaillent et résident à Crans-Montana apprécient la qualité de vie et les paysages de la station. Six d’entre elles dévoilent leur lieu préféré. 

  1. Promenade du soir à Ycoor

    Tina Minoska Stefanoska, Macédonienne établie à Crans-Montana depuis neuf ans, infirmière-cheffe à la Clinique lucernoise.

    « Je passais ici tous les soirs lorsque j’habitais à la route de la Combaz. Pour me calmer, faire le point sur la journée et sur ce que je veux améliorer. Depuis que j’ai déménagé aux Briesses, je vais plutôt au lac des Miriouges pour me ressourcer. Je viens d’une petite ville touristique fluviale de Macédoine. Au début, la montagne, ça m’a fait bizarre. Maintenant, je me sens chez moi ici. » 

  2. Moment zen au lac Grenon

    Hugo Ferraria, Portugais établi dans la station depuis sept ans, aide sanitaire. 

    « J’apprécie particulièrement cet endroit. J’y viens le dimanche ou après une journée de travail. Je m’assieds, je regarde la nature et je ne pense à rien. Cela me fait beaucoup de bien. J’ai peu de temps libre en semaine, mais le week-end, j’aime bouger pour découvrir la région. Et s’il y a des fêtes en station, je ne manque jamais de m’acheter une raclette à la cantine. J’adore ça ! »

  3. Contemplation en bordure de golf

    Yoko Murai, Japonaise établie à Bluche depuis dix-huit ans, femme de chambre dans un hôtel de la station. 

    « Ce paysage depuis la terrasse de l’hôtel où je travaille est magnifique : les chalets avec leurs toits de pierre, le contraste entre le ciel bleu et la forêt toute verte... un moment de pure contemplation. Mais j’aime aussi être active dans la nature : skier, marcher, chercher des plantes. Chez moi à Bluche, je cultive mes propres légumes. J’ai même réussi à faire pousser du shiso et du radis blanc japonais. »

  4. Méditation à l’Étang Long

    Nikita Liptuha, Ukrainien établi à Crans-Montana depuis début 2023, aide-cuisinier dans un restaurant. 

    « C’est le lieu où je viens souvent les jours de congé. Depuis la route du Pas de l’Ours où j’habite, j’ai l’habitude de faire un tour à pied jusqu’à l’Étang Long. Je me pose sur un banc au bord du lac et je laisse mon regard se perdre dans le paysage. C’est un moment de méditation, durant lequel je peux me relier à mes pensées. J’aime aussi Crans-Montana pour son offre sportive. J’ai découvert la randonnée et je suis monté au Trubelstock cet été, c’était magnifique. » 

  5. Rechargement de batteries en famille à la Moubra

    Sara Semedo et Luis da Veiga, couple de Cap-Verdiens établi depuis deux ans à Montana-Village. Employée polyvalente dans un hôtel et aide-monteur électricien en station.

    « On adore s’arrêter sur cette place au bord du lac avec nos enfants. Pendant que les petits jouent, nous faisons notre fitness. Respirer le bon air à plein poumons, ça permet de recharger les batteries. La beauté de la nature nous bouleverse. Parfois, nous emportons les vélos pour que les enfants puissent tourner autour du lac. »



ARTICLES CONNEXES