Un jumelage entre nostalgie et espoirs

Un jumelage entre nostalgie et espoirs

Des goûts et des cultures

Un jumelage entre nostalgie et espoirs

Durant trente ans, il y a eu un intense jumelage scolaire «Terre-Mer» entre Crans-Montana et Mandelieu-la-Napoule. Il s’est arrêté en partie pour cause de pandémie. Cette riche initiative pourrait renaître sous d’autres formes.

 

Un jumelage entre nostalgie et espoirs Durant trente ans, il y a eu un intense jumelage scolaire « Terre-Mer » entre Crans-Montana et Mandelieu-la-Napoule. Il s’est arrêté en partie pour cause de pandémie. Cette riche initiative pourrait renaître sous d’autres formes.

Et voici Crans-Montana, station de montagne, nichée à 1500 mètres, au cœur des Alpes. Et voilà, Mandelieu-la-Napoule, qui rutile sur la Côte d’Azur, au bord de la Méditerranée. Environ 550 kilomètres séparent ces deux pôles d’intérêts. Cet éloignement n’empêchera pas les fiançailles. Les premières approches auraient déjà eu lieu vers la fin des années 70. Des démarches sans suite, mais l’idée est restée. Il se murmure également que Louise Moreau, résistante, proche de Jacques Chirac et maire de Mandelieu-la-Napoule dès 1971, appréciait les charmes du Haut-Plateau.

Bref, entre la mer et la montagne, « c’est un peu un coup de foudre », confesse Daniel Penot, de la mairie de Mandelieu, dans le Journal de Sierre (21.02.1992). Pour marquer cette union, se signe le jeudi 27 février 1992, un pacte de l’amitié portant les noms de Louise Moreau et Jérémie Robyr, président de la Commission de coordination du Haut-Plateau.

MIMOSA À PROFUSION

L’événement est accompagné par un déferlement de mimosa, fleurs de l’arbre fétiche de Mandelieu-la-Napoule, dans le quotidien de Crans-Montana. « Jeudi à onze heures, chaque écolier en recevra un brin, avant-goût du printemps. Vendredi et samedi, les écoles, les églises, les temples, les offices du tourisme, le Régent seront décorés avec des milliers de fleurs jaunes » détaille encore le Journal de Sierre (21.02.1992).

Dès lors, le couple Crans-Montana/Mandelieu-la-Napoule ne lésine sur aucun plaisir. Les élèves français, par groupe de trente ou quarante, viennent s’initier aux joies de la neige. « Ils ne savaient pas skier et ils étaient hébergés au Centre de la Moubra ou dans des familles. Les animations leur plaisaient et c’était plus que convivial », se rappelle, depuis Mandelieu-la-Napoule, Gilbert Deperi, conseiller municipal et délégué au jumelage. Oui, Crans-Montana met les petits plats dans les grands. « Les jeunes Mandolociens ont dégusté viande séchée et raclette. Échanges de bons mots, distributions de cadeaux-souvenirs (casquettes avec le logo de Crans-Montana, pin’s de la dernière Coupe du monde…) le tout dans une ambiance de sympathie », décrit le Journal de Sierre (04.04.1995).

Sur la Côte d’Azur, ce n’est pas triste non plus ! Les montagnards s’initient au catamaran, à la planche à voile, au ski nautique, visitent Marineland, ou passent par le Festival de Cannes… « Les accompagnants ont fait preuve de compréhension et de patience face à la vivacité de dix-neuf filles et de onze garçons », lit-on dans le Journal de Sierre (27.06.1995). « J’ose vous confier que certains élèves suisses nageaient mieux que ceux de chez nous ? », interroge, rigolard, Gilbert Deperi. Un des accompagnants, Jean-Claude Ganon, alors professeur à Crans-Montana, ne tarit pas d’éloges. « C’était quelque chose d’extra à 99,9 % magnifique avec une direction à 100 % avec nous. Une année, nous avions même obtenu que les gens de Mandelieu ne paient pas la taxe de séjour ! », se réjouit-il.

RÉFLÉCHIR AU CHANGEMENT

Puis la déferlante d’un certain virus a coupé cet élan. La réalité de 2023 fait que le conseil d’administration de l’école de Crans-Montana a stoppé les voyages au bord de la mer. « Une décision qui nous a un peu surpris », déclare Martial Kamerzin, président de l’Association des communes de Crans-Montana. « Mais après trente ans, il est peut-être temps de réfléchir à ce que nous voulons créer ensemble ces prochaines années pour faire perdurer ce pacte d’amitié », enchaîne-t-il tout en ajoutant que « les échanges d’élèves pourraient redémarrer sous une autre forme ».

« Nous avons commencé à voir comment relier des activités, comme le golf ou le VTT », appuie Yves-Roger Rey, secrétaire général de l’ACCM. « Je suis un fervent partisan de ce jumelage, milite Gilbert Deperi qui remue ciel et mer dans ce sens. Je mets en relation divers partenaires. Je profite de cet article pour solliciter les associations de Crans-Montana intéressées ! » Appel lancé !

Légende photo: Pour les 30 ans du jumelage avec Mandelieu-la-Napoule, une délégation du haut-plateau, dont Lè Réchètte dè Mountanna, a pris part à la fête du mimosa en février dernier. ©Sylvain Delaissez

  1. Les pompiers en mission
    Les pompiers en mission

    Lors des 30 ans du jumelage, le caporal Armando Pereira, le premier lieutenant Frédéric Bonvin, la sapeuse Marie-Valentine Sauvain Labalette, le premier lieutenant Alain Boschung et le lieutenant David Castillo ont fait office d’ambassadeurs de Crans-Montana. ©Sylvain Delaissez

  2. Le folklore réinventé
    Le folklore réinventé

    Les autorités de Crans-Montana ont multiplié les déplacements à Mandelieu-la-Napoule avec des groupes folkloriques. Ici, Bastian Baker sur scène avec Lè Mayintson lors d’un séjour, en 2013, à l’occasion des 20 ans du jumelage. ©Gratien Cordonier

  3. Le mimosa en fête
    Le mimosa en fête

    Emblème de Mandelieu-la-Napoule, le mimosa regorge de soleil avec ses pompons de fleurs jaunes parfumées. Il est célébré tous les ans en février au travers d’une grande fête populaire. ©Sylvain Delaissez



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